Mobilités, Frontières et Valeurs en travail social

La semaine internationale de l'IFRASS (12-16 octobre) portera cette année sur le thème : "Mobilités, frontières et valeurs", vocables dont l'actualité questionne le fondement et l'être même du travail social. En effet, la circulation des personnes, des informations, des biens... par leur massification et leur accélération, accomplit l'état d'un monde de plus en plus ouvert dont l'un des effets inattendus se trouve être l'émergence - ou le retour - des idéologies et politiques "frontières" que l’historien et politologue A. Mbembe qualifie de « politiques d’inimitié » . Ainsi, les dispositifs publics portant sur les mobilités migratoires se rigidifient et se mettent en marge par rapport à l'ordre strict des droits et de la dignité des personnes : l'idéal même du travail social et de santé entendu comme ensemble des activités contribuant au soin et au développement de l’humain. 
Alors, quelle place encore pour ce travail social et de santé dans nos sociétés aujourd'hui ? Comment peut-il encore s'exercer voire se renouveler dans un cadre institutionnel et politique devenu critique à bien des égards ? Quelles valeurs intangibles et partageables feraient socle, quel que soit le champ d’activités ou cadre d’exercice, dans la diversité des approches et formes du travail social ou de santé dans nos sociétés ? 
Enfin, quels axes générateurs pourraient guider nos réflexions et nos échanges durant ces rencontres, pour éclairer le triptyque Mobilités-Frontières-Valeurs, tout en construisant des réponses d’intérêt pratique ? 
Trois axes s’imposent ici. L’ordre de juxtaposition de ce triptyque place l’item « mobilités » en entrée principale pour explorer le questionnement choisi pour ces prochaines journées internationales des mobilités. En effet, dans le réel ou dans l’imaginaire, c’est par la « mobilité » que se rencontre la « frontière », ouverture ou fermeture, physique (réelle) ou fictive (onirique), institutionnelle ou existentielle. Tandis que les valeurs, elles, servent de repère à l’acteur, individuel ou collectif, a priori ou a postériori, pour donner sens à son intervention. Ainsi, « mobilités, frontières et valeurs » tiennent plutôt du construit à partir de l’expérience passée ou présente. Il va sans dire que le champ de pratiques et d’expérimentations en social et santé est ici visé, en amont comme en aval de nos élaborations communes.
 

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