"Etre soi et être avec" (conférence, Valpré, août 2010)
Tel a été le titre de ma contribution à la 3ème Université de la Relation d'Aide qui s'est tenue à Valpré (Lyon), du 23 au 25 août 2010. Comme à la première, les organisateurs (Empreintes Formation) ont souhaité que mon intervention soit placée en ouverture des travaux. Si en 2006, j'avais exposé sur "Notre époque, celle de l'émergence du sujet: approche sociologique" (Voir in J. Poujol, L'émergence du Sujet, Ed. Empreintes, 2007, pp. 19-33), cette année, j'ai proposé de développer un aspect qui fut alors à peine effleuré: "l'individuation et la participation" à partir d'une critique de l'exaltation de soi et du culte du sujet dans la modernité et la postmodernité occidentales, en prenant appui sur mes recherches et travaux antérieurs autour de la personne humaine en anthropologie et en sociologie.
Cette année donc, en cohérence avec le thème de l’Université : « Individu et groupe : contrainte et/ou épanouissement ? » et tenant compte du contexte sociétal et de l’engagement du public attendu pour la relation d’aide, j'ai reformulé le titre de mon intervention comme suit: "Etre soi et être avec", en y joignant un sous-titre: "Oser être soi et être avec, pour soi et pour les autres, dans une société "liquide" et "d'épreuves", empruntant le vocabulaire respectivement aux sociologues Zigmunt Bauman et Danilo Martuccelli.
Au-delà de ma modeste contribution à ce temps de partage et de formation estival, J’ai souhaité par cet intitulé attiré l'attention sur la nécessité d'un engagement au bénéfice de l'humain selon sa double dimension individuelle-collective, au sein de nos sociétés institutionnellement fragilisées.
Mon exposé, dont il est prévu une publication plus étayée, articulait les trois points suivants :
· Le premier « Etre soi » et « être avec » : de quoi parlons-nous ? propose d’entrée de définir, de développer et d’illustrer l’être soi comme une combinatoire singulière, d’éléments propres et reçus de l'entourage (une forme d'héritage), avant de représenter « l’être avec » comme une somme d’interactions avec ce même milieu, dans un temps et dans un espace donnés.
· Le deuxième temps intitulé : De la liquéfaction de « l’être avec » à la mise à l’épreuve de « l’être soi », est déstiné à proposer une lecture sociétale actualisée à partir d’un schéma explicatif reliant le triple constat de la dénormalisation sociale, de l’exaltation du soi et du parcours social de l’individu (incertain, fatigué… selon le sociologue A. Ehrenberg) se transformant en une suite d’épreuves.
· Etant donnés ce contexte collectif liquéfié et le nécessaire équilibre chez l’être humain, le dernier temps porte l'interrogation sur Comment pouvoir (oser) être soi et être avec aujourd’hui ? C’est ici l’exposé sur le défi humain fondé sur la prise de conscience, l’engagement au service de l’être soi et de l’être avec, tels qu’ils se donnent réellement à voir de nos jours, en vue de leur affirmation et leur articulation chez la personne.
En conclusion à cette intervention, le questionnement s'ouvrait sur la pertinence de cette approche de l'être soi et l'être avec dans le champ des pratiques autour de la relation d’aide...