Une journée européenne à l'IFRASS avec le réseau PRACTICIES
Dès 9h, l'amphi de l'IFRASS est plein à craquer ce matin du 11 mai (2017). Près de 180 étudiants et acteurs professionnels, associatifs et institutionnels ont répondu à l'invitation lancée avec nos partenaires de l'Université Jean Jaurès et de la Maison de l'Europe de Toulouse, pour une journée de conférences autour du thème: "Agir pour prévenir la radicalisation violente des jeunes".
C’est ici l’intitulé du projet PRACTICIES (partenariat contre la radicalisation violente dans les villes) présenté d’entrée par le professeur Séraphin Alava, s’appuyant sur un réseau européen de chercheurs, experts et acteurs associatifs engagés dans la prévention de « l’extrémisme violent ». L’action a reçu récemment le soutien de l’Union européenne à travers le programme Horizon 2020.
L’on retiendra, pour cette journée, la richesse des interventions tant dans leurs contenus que dans leurs formes, grâce à la diversité des profils, des expertises et vécus des conférenciers. Ainsi plusieurs approches ont pu être proposées : depuis les postulats et enjeux éducatifs et socio-politiques présentés par le professeur Alava, jusqu’aux témoignages des « mères » devenues actrices en prévention (D. Bons et S. Ben Ali), en passant par le discours de chercheurs-intervenants voire cliniciens (N. David, I. Seret, H. Hussein, R. Benzine) travaillant à décoder et désamorcer les mécanismes par lesquels opère et se transforme le phénomène. Le projet PRACTICIES vise ainsi à sensibiliser la jeunesse, soutenir les familles, outiller les intervenants et éclairer l’action publique.
Une séquence aura spécialement marqué la journée : la lecture des « Lettres à Nour », extraites du roman de Rachid Benzine, Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? (Seuil, 2016). Ce dialogue épistolaire, d’une grande force émotive, entre un père et sa fille partie faire le Djihad, nous plonge dans l’absurde existentiel du phénomène de la radicalisation violente : l’irrémédiable destruction de l’autre soi-même, laquelle laisse l’auditoire dans une espèce de sidération ! Heureusement, l’échange est porté par un souffle de vie qui appelle à agir.