Alors, frères et sœurs, ou idiots et idiotes ? Sublime après-midi de Gospel et Spiritual avec la cantatrice Barbara Hendricks au Centre de Développement Culturel de Saint-Martin-De-Crau en Provence. Un répertoire de traditionnels connus mais revisités sous le thème de “The Road to Freedom” (Le chemin vers la liberté), avec maîtrise et dans la voix et dans le tempo. Interprétations pour le moins inspirées, relectures musicales ponctuées d’extraits de discours de Martin Luther King (MLK): un modèle pour l’artiste, plus que jamais d’actualité.
Il s'en dégage une profondeur qui n’a d’égale qu’une histoire portée à fleur de peau: celle de “son peuple”, laquelle n’est autre que celle de tous les êtres humains. Une âme s'épanche, depuis les ténébreux négriers à nos inhumaines actualités, en passant par la douleur des plantations et autres prédations propres aux colonies. Avec finesse et dévouement, au fil de son répertoire, Barbara Hendricks partage son cheminement : une invite pour un monde aimant et solidaire! Ainsi, l’espérance fichée en son cœur, elle chante le célèbre “Swing low, Sweet Chariot” et bien d'autres thèmes (voir le CD : the Road to Freedom). Le public la rejoint en cet instant de communion fraternelle. La fille du pasteur de l’Arkansas est de retour; elle nous offre un moment de réelle grâce !
Mais aussi, à l'évocation, des images défilent dans les esprits : les 4 fillettes assassinées à Birmingham, la barbare pratique des lynchages (Strange Fruits, Billie Holiday), les luttes pour les droits civiques… C’est notre histoire à tous, sans distinction, qui défile dans les mots et le chant de Mme Hendricks. “Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier” (MLK), déclame la chanteuse… Suivez donc mon regard: l’allusion est claire et nette pour celle qui a été pendant de nombreuses années “ambassadrice de l'UNICEF. Alors, suivant son guide, elle dira aussi “Ce qui m’effraie, ce n’est pas l’oppression des méchants ; c’est l’indifférence des bons”, et avant de conclure ce temps d’expression artistique et d’humanité par la célèbre illumination du Dr King : “nous devons apprendre à vivre comme des frères et soeurs, sinon nous mourrons tous comme des idiots” (MLK). Alors, frères et sœurs, ou idiots et idiotes ?
Barbara a été accompagnée de son “blues trio” suédois : deux guitaristes et un pianiste, dont la maîtrise instrumentale et harmonique a été évidemment de tout confort pour la chanteuse. Même si on pouvait en attendre de plus chaleureux épisodes. En tout cas l’artiste n’a pas manqué de les conduire, mais la qualité “au coin de la cheminée (le “huge” nordique)” a eu son pesant. De sérieux musiciens à n’en pas douter!
Remarque ultime, des musiciens plus blues que gospel-spiritual alors que la chanteuse s’inscrivait body and soul dans le schéma inverse!
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